Dominique Vasseur, Douai, 24-25 mars
Bonjour Dominique Vasseur,
Tout d’abord, merci de participer aux prochaines Rencontres Nationales de flûte à bec organisées par ERTA-France, dont le thème est : Musique contemporaine: “Même pas peur”.
Le grand public ignore tout de ce répertoire, pourtant essentiel et indispensable à la formation des musiciens, élèves ou amateurs.
Comment, pourquoi ou depuis quand vous intéressez-vous à la flûte à bec et/ou à son répertoire contemporain?
Depuis le premier jour où le destin a déposé cet instrument entre mes mains .
Déjà compositeur à ce moment, et naturellement captif de l’air du temps et des enjeux de la création, le répertoire contemporain s’est imposé à moi comme un aspect essentiel et complémentaire dans l’approche et l’exploration de la flûte à bec.
Jouez-vous ce répertoire, quel intérêt cela a-t-il pour vous, votre auditoire ou vos élèves?
Je le joue selon mes envies et mes affinités électives.
De trop nombreuses pièces ont un propos ou un intérêt (il en va de même pour la musique baroque) en deçà de mes attentes. Il me faut un désir et une attitude presque révérencieuse devant une pièce pour la jouer. Car la jouer , c’est à la fois la transmettre, la défendre et la vivre. De trop nombreuses pièces relèvent , de mon point de vue , d’une forme “d’enflure compositionnelle” . Quand de surcroit, elles demandent 6 mois de travail pour 10 minutes de prestation (car les occasions de les produire sont rares) je fais le choix raisonné de les écarter . Le public est beaucoup plus sensible à l’épreuve de la création et de l’inédit qu’on ne le croit , à partir du moment où il ressent la pertinence, la sincérité et l’exigence d’un langage . J’en ai maintes fois fait l’expérience. Sur l’angle de la pédagogie , il convient de procéder par glissements progressifs et invitations. Par fragments choisis, le répertoire constitue un formidable réservoir d’exploration bénéfique à la connaissance de l’instrument, de ses ressources organiques, et par là même utile à une technique fertile et élargie.
Quelles sont les perspectives aujourd’hui pour ce répertoire?
Dans l’instant, je suis peu optimiste, mais les choses peuvent toujours changer. Je vois le monde de la musique se replier et préférer largement le consensus et le conformisme à l’innovation. Il y a bien des aventuriers et de joyeux subversifs , mais malheureusement bien trop peu médiatisés et encouragés.
Pouvez-vous résumer le contenu de votre intervention?
Atelier “Même Pas Peur”
Après un tour d’horizon rapide et non exhaustif du répertoire pour flûte à bec électroacoustique, cet atelier proposera un descriptif commenté de l’environnement matériel et logiciel adapté à une prestation électroacoustique en dispositif léger (accessible à tous). Il détaillera une partie de l’inévitable lexique (séquenceur, contrôleur, midi, effets ….) en vue d’une appréhension tranquille du répertoire concerné.
Récital “Même Pas Peur”
Dominique Vasseur : flûtes à bec et électronique
Jacques Drégnaucourt : violon et électronique
– « Espace, l’ombre dans un temple » (2011) Kumi Iwase
– « Mani electrico » (2003) Keyla Orozco
– « Reibo I,II,III » (création festival Ars Musica 2016) Dominique Vasseur
– Improvisation électroacoustique D.Vasseur et J.Derégnaucourt
Traitement du son en live (par le moyen, notamment, de quelques programmes développés par l’Ircam)